La gratuité a de drôles de limites, un Go de plus me voilà forcé d'aller ailleurs, la suite logique sur
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"L'amour, c'est comme l'alcool, plus on est impuissant et soûl et plus on se croit fort et malin, et sûr de ses droits" Céline
Voyage au bout de la nuit
lundi 12 novembre 2012
Interview Henry Chalfant - Amoeblog
article original :
http://www.amoeba.com/blog/2009/07/jamoeblog/subway-art-photograper-henry-chalfant-interview.html
Dans quel ordre
chronologique, vous êtes-vous mis à prendre les photos de Subway Art, vous et
Martha Cooper ?
Martha
Cooper a commencé à prendre des photos en 1978 lorsqu’elle a rencontré DONDI,
j’avais commencé quelques années auparavant lorsque j’ai su que les trains ne
roulaient pas que sous terre. Etant donné que je venais de l’extérieur, je ne
savais pas, mais lorsque j’allais jusque dans le Bronx, je me disais :
« Ouah, il y a des métros surélevés. Là, je peux prendre des
photos ». Avant ça, je n’en avais vu que dans les tunnels et je m’étais
dit que ce serait bien de prendre des photos mais qu’elles seraient
horribles.
Martha Cooper et vous, venez
de milieux différents et avez également adopté deux approches photographiques
distinctes, est-ce exact ?
Oui.
Martha est photojournaliste et était déjà photographe professionnelle depuis
des années, elle travaillait sur une série d’histoires mettant en scène des
enfants qui inventaient leurs propres jouets à New-York et c’est par ce biais
qu’elle est arrivée au graffiti. Pour ma part, j’étais artiste, sculpteur, et
je suis tombé dessus car j’éprouvais une admiration pour l’esthétique qui se
dégageait tout en étant curieux des personnes qui faisaient les graffitis à
New-York. J’avais pris quelques clichés avant mais c’est pour documenter ce
truc que j’ai récupéré un appareil photo. Ma méthode consistait à prendre des
séries de photos de graffitis divisés en différentes parties que je collais
ensemble après. J’y étais en partie obligé car je les regardais passer sur les
trains à partir d’une station de métro. Et entre moi et le quai d’en face, là
où le métro s’arrêtait, il y avait deux voies qui me séparaient de l’exact
endroit où le métro s’arrêtait. Donc, voilà comment je procédais alors que
Martha prenait des photos non pas près des voies mais de plus loin, incluant en
un seul cliché un graffiti et un arrière-plan, une ambiance. Nous avions des
approches différentes. Elle prenait sa voiture pour aller chercher des endroits
d’où elle avait un point de vue privilégié alors que je prenais toujours le
train. Le matin, je passais dans tout le Bronx. Nous vivions tous les deux dans
l’Upper West Side donc le Bronx était ce qu’il y avait de plus pratique pour
nous deux, donc de nombreux writers de Brooklyn venaient nous
demander : « Quoi de neuf? Comment ça se fait que vous n’alliez
pas à Brooklyn ? QU’est-ce qu’elle vous a fait la BMT (le réseau Brooklyn-Manhattan)? Pourquoi
vous restez que sur l’IRT (le réseau
Bronx-Manhattan)? Mais c’était vraiment juste une question géographique, de
là où nous vivions, parce que nous habitions tous les deux sur l’IRT, et que le
matin, lorsqu’on allait dans le Bronx, nous avions la meilleure lumière… Nous
avions le soleil dans le dos qui brillait sur les pièces à l’heure de pointe.
On pouvait tout avoir à ce moment-là.
Quand avez-vous rencontré
Martha Cooper pour la première fois ?
Je l’ai
rencontrée pour la première fois en 1980. J’exposais mes photos à la galerie
OKHarris dans Soho. J’avais déjà entendu parler d’elle par le téléphone arabe
de writers qui me disaient : « Yo, il y a cette dame qui prend
des photos dehors comme vous aussi ». Et c’est aussi de cette façon
qu’elle a entendu parler de moi.
Donc pendant quelques années
vous avez travaillé simultanément sur Subway
Art avec
Martha Cooper et sur le film Style
Wars avec Tony Silver (qu’il repose en paix) ?
Ouais,
Tony et moi avons commencé à faire Style
Wars en 1981 et Martha et moi sommes allés à la foire du livre de Francfort
en 1982 et c’est là-bas que nous avons signé un contrat avec une maison
d’édition.
Est-ce que cela a été
difficile de faire publier un livre sur le graffiti alors qu’aucun livre d’art
de la sorte n’avait été publié auparavant ? A l’époque, qu’est-ce que les
éditeurs vous répondaient généralement ?
Ils nous
disaient non, tout simplement. Martha et moi avons essayé à la fois ensemble et
séparément de signer des contrats d’édition à New-York. Ce que nous faisions,
c’était d’aller dans les librairies, on regardait les livres d’art et on se
disait : « Oh, ça, ce serait un bon éditeur ». Donc, après
avoir trouvé les éditeurs potentiels, nous allions les voir pour les rencontrer
et ils refusaient tous, pour différentes raisons. Mais je crois surtout qu’ils
ne voulaient pas s’engager dans quelque chose de si impopulaire parce que plus
on montait dans les échelons de la culture, plus c’était mal vu, de pire en
pire à partir du conseil d’administration du Musée d’Art Moderne.
A un échelon plus
« underground », plus près de la rue ou du monde du street art,
comment percevait-on le graffiti au début des années 80 ?
Il y
avait déjà quelques galeries qui émergeaient dans le Lower Manhattan et dans le Bronx, il y avait Fashion Moda (un
espace dédié à l’art alternatif qui existait entre 1978 et 1993). Donc en 1981,
1982, il y avait déjà une sorte de mélange entre les artistes européens, ceux
du centre de New-York, ceux du quartier qui étaient pour la plupart des writers
et d’autres encore. C’était là que les writers se rassemblaient. Il y avait des
endroits comme la galerie Fun dans le centre de la ville qui était un haut lieu
de prédilection des writers et c’était assez merveilleux parce qu’on y trouvait
la brillante scène du graffiti du centre-ville et ces gamins de toute la ville
venant des cinq boroughs pour traîner
ensemble et il y avait quelque chose de fascinant. Je crois qu’ils apprenaient
beaucoup les uns des autres.
Vu l’impact qu’a eu Subway
Art sur de si nombreux artistes à compter de la première publication en 1984,
combien de temps s’est-il écoulé avant que vous n’ayez des retours provenant de
ceux qui se sont directement inspirés du livre ?
J’ai
commencé à recevoir des lettres juste après la publication. Et c’est pour ça que
j’ai fait Spraycan Art après, parce que j’en recevais de partout. Vu que Subway
Art avait été bien reçu, je me suis dit qu’il y avait matière à faire un autre
livre. James Prigoff m’avait déjà exhorté à me joindre à lui pour faire un
livre. Il avait déjà élaboré de nombreux livres sur les murals et voulait en faire un sur les murs. « Je ne sais pas,
lui ai-je dit, ce n’est pas aussi digne d’intérêt que les trains ». Mais
lorsque je me suis mis à recevoir ces lettres, je lui ai finalement dit : « Hey
Jim, allons-y, faisons ce livre ».
Et bien évidemment, avant
qu’il n’y ait Internet, dans les années 80, les livres et les magazines
présentant l’art du graffiti avait un rôle plus important.
Ouais, à
l’époque, tout était imprimé. Les magazines et les livres portaient vraiment le
message. Et lorsque l’on pense aux trains eux-mêmes, ils étaient un média
important et circulant en plus. Je pense que c’est la raison pour laquelle ça a
atteint le genre de seuil critique et que ça a décollé, parce que c’était sur
les trains. Ce n’était pas quelque chose de propre à certains quartiers. Donc,
des gamins de toute la ville voyaient les graffiti et se
disaient : « Ok, je veux essayer » et avant il y avait
beaucoup de liens qui se créaient. Tu avais des writers de Brooklyn qui
faisaient équipe avec des writers du Bronx et de Manhattan donc les sortes de
lutte de gang pour un territoire n’étaient plus pertinentes. Ca s’est
transformé en une jalousie qui portait sur les lignes et sur les dépôts que certains
dominaient. On pouvait se faire embrouiller pour ça mais dans l’ensemble, le phénomène
outrepassait toutes ces jalousies territoriales et des gens de toute la ville
se mêlaient les uns aux autres.
En ces temps difficiles pour
la ville de New-York et pour la MTA (Metropolitan Transportation Authority) qui
cherchent de nouveaux revenus/financements, pensez-vous que l’on puisse voir
réapparaître des trains couverts de graffiti ?
Je pense
que la MTA préférerait se tirer une balle dans le pied plutôt que de permettre
la réapparition de graffitis sur train. Le souvenir de la chose est trop récent
pour eux et a été trop humiliant, et ils ont versé trop d’argent pour résoudre
le problème. Je ne crois pas que ce sentiment ait disparu. Politiquement
parlant, ce serait une très mauvaise chose que le graffiti sur train refasse
surface. Je ne crois pas que ça arrivera. En fait, ce serait génial s’ils (les
dirigeants de la MTA) pouvaient inviter les gens à faire de l’art sur les
trains, au lieu de mettre des publicités débiles qu’on est obligé de regarder
comme ils le font actuellement.
Lorsque l’on va au musée de
la MTA qui est à Brooklyn ou à la boutique de la gare de Central Station, parmi
les innombrables livres, cartes postales et souvenirs faisant référence à
l’histoire du réseau ferré, il n’y a pas un seul objet qui se réfère à l’époque
des graffitis sur le réseau. N’est-ce pas surprenant ?
Ouais,
ils font comme si cela n’avait jamais existé.
Au fil des années, Subway Art
s’est vendu à environ 500000 exemplaires sur toute la planète. Imaginiez-vous
un tel accueil, de surcroît à l’échelle mondiale ?
Martha,
en tant que photographe professionnelle, m’avait dit que nous aurions déjà
beaucoup de chance d’en vendre 1000, mais nous voulions vraiment en avoir un,
l’avoir entre les mains, un livre, un document. Donc, ça c’était plus ou moins
l’idée générale qu’on avait. Les éditeurs en publièrent d’abord 3000 copies et
au fil des ans augmentèrent peu à peu les tirages. Mais ils furent pris par
surprise. Le livre inscrivit Thames & Hudson (éminent éditeur de livres
illustrés) dans un type d’ouvrages dans lequel l’éditeur n’avait jamais
travaillé auparavant, à savoir le livre de poche. Ce dernier étant devenu une
activité qui leur rapporte aujourd’hui
énormément.
Et c’est Chronicle Books qui
publie la nouvelle édition, ici, aux Etats-Unis ? Cette réédition pour le
25ème anniversaire du livre est bien plus grande, quelles sont les
différences entre la nouvelle édition et l’originale ?
Oui,
c’est Chronicle Books qui le publie ici, aux Etats-Unis et Thames & Hudson
qui le publie en Europe et qui l’a ensuite vendu à Chronicle Books ici.
Cette réédition pour le 25ème
anniversaire du livre est bien plus grande, quelles sont les différences entre
la nouvelle version et l’originale ?
La
différence majeure est que nous avons enlevé les textes et avons axé le livre
sur les photographies, bien sûr, vu que le livre est grand, les photos sont
désormais énormes et ce qu’il reste de texte ne prend que peu de place. Il y a
un avant-propos et une postface où l’on commente la chose dans sa globalité, le
phénomène et c’est tout. Le reste, c’est juste un grand livre de photos. Et je
pense que les éditeurs ont vraiment fait du bon boulot quant à la couleur et à
la conception du livre. Et ils ont toujours les dépliants de mes montages de
Dondi, Blade et d’autres et ils sont plus grands que ceux de l’époque. Et le
livre a davantage de pages… et 70 nouvelles images.
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