samedi 15 septembre 2012


 Lignes de train
 (pages 20 et 23)
            
    Le vaste réseau de trains qui relie les boroughs les plus éloignés de la ville de New-York est composé de trois lignes : la ligne IRT (Interborough Rapid Transit), la ligne BMT (Brooklyn Mass Transit) et la ligne IND (Independent Subway System). Ces dernières qui étaient chacune gérées par des entreprises privées à l’origine sont désormais sous l’égide de la MTA, Metropolitan Transportation Authority. Les writers ont une connaissance du réseau qui rivalise facilement avec celle d’un employé des transports ou d’un agent de nettoyage des trains. (si quelqu’un à la traduction de« train buff », je prends pcq je suis pas sûr). Ils connaissent l’emplacement de tous les dépôts et des « lay-ups » où les trains sont garés lorsqu’ils ne sont pas en circulation, de tous les moyens d’accès, qu’ils s’agissent de trous dans les grillages ou de trappes isolées qui permettent de s’échapper rapidement.
    Les writers classent les trains selon leurs avantages propres en rapport à la peinture. Les « plats » sont les meilleurs. Ce sont les trains les plus anciens, construits vers 1950, dont les côtés sont plats et dont la surface est peinte. Les modèles plus récents, comme les « ridgies »(a ridge est une arête en anglais) appelés ainsi à cause de leurs flancs en acier inoxydable qui comportent des arêtes, ne peuvent accueillir que des flops, car les surfaces à arêtes prédominent en-dessous de toute image peinte et car l’acier inoxydable se nettoie facilement. Il en va de même en termes d’acier inoxydable avec les « ding dong », nommés ainsi en vertu du bruit de cloche qui retentit lorsque les portes s’ouvrent et se ferment.
    La ligne numéro 5 Lexington Avenue Express et sa ligne sœur la ligne numéro 2 («Twos‘n Fives ») sont généralement les lignes de choix des meilleurs writers. S’étirant depuis Dyre Avenue dans le Bronx, la ligne 5 est aérienne dans ce quartier et offre ses flancs ornés de graffiti au monde, elle traverse Manhattan dans toute sa longueur et se termine finalement à Utica Avenue à Brooklyn. Un aller-retour du Bronx à Brooklyn prend quatre heures.
    Le métro est un réseau de communications sur lequel les noms et messages des auteurs de graffiti circulent à travers toute la ville. Les gamins commencent à regarder les trains très jeunes et sont excessivement familiers avec les noms et styles des « up writers » (graffeurs du moment en termes de style, qualité, quantité) bien avant qu’ils ne se mettent eux-mêmes à tagguer/graffer. Un jeune qui commence découvre une nouvelle communauté, se concentre sur le métro qui rassemble tous les gamins de tous les coins de la ville. Il adopte un nouveau nom et une nouvelle identité dans un groupe avec ses propres valeurs et règles. Il doit trouver les quelques stations dans lesquelles les autres writers se retrouvent et où ils forment de nouvelles alliances qui dépassent le simple cadre de la paroisse du quartier et les territoires traditionnels des gangs.

Remarque : « write » ici n’a pas d’équivalent français puisqu’il s’agit aussi bien de tag que de graff, voir l’interview d’un des anciens de New-York qui explique bien, que jeunes, ils ne disaient pas qu’ils allaient « tagging » ou « bombing » mais bien « writing » selon "AONE" dans Writers
  

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